COMPTE-RENDU DE LA « BALADE ENTRE NORMANDIE ET VEXIN » - 18 ET 19 MAI 2024
Organisation: Jean-Philippe Secordel-Martin et Ludovic Fouqué de Lamotte
Par une météo presque estivale, plusieurs équipages ont rejoint la Normandie « parisienne » située aux alentours de Gaillon et des bords de Seine.
Cette région déborde de verdure ; les vues lointaines sur les collines plongeant dans la Seine offrent un spectacle poétique à travers les pare-brises teintés des différents modèles de Rolls-Royce et Bentley.
Une sortie à double détente, voilà ce qui était proposé par Jean-Philippe Secordel-Martin et Ludovic Fouqué de Lamotte. L'idée étant de se retrouver le samedi pour une première partie de visites, dîner et dormir dans le même hôtel permettant de créer des liens ou de les renforcer.
Le premier rendez-vous sur le parking de l'hôtel Château Corneille donnait l'occasion de distribuer les plaques de rallye, offertes par Jean-Charles Hazet. Ce membre passionné d'automobiles anciennes (c'est un euphémisme) et venu avec une Silver Spirit III a subi les caprices du radiateur fuyant. Son épouse lui pardonnant, l'enjoignit d'aller chercher sa Continental GT fin de remplacer Dame Spirit capricieuse.
Après la visite libre du château de Gaillon, l'après-midi nous conduit dans une charmante ferme-cidrerie, la Ferme des Noés, typiquement normande. L'archétype de l'élégante fermette à colombages, qui fait rêver les parisiens à la recherche d'une maison de campagne.
Aimablement reçus par père et fils, après leurs explications sur la récolte et la transformation du lin, puis celle des pommes, une dégustation de produits de qualité enchanta les participants qui les achetèrent avec joie, engloutissant les cartons de cidre, pommeau et autres et foie-gras dans leurs vastes coffres.
Par de petits chemins sentant bon la noisette, nous rejoignîmes l'hôtel Corneille. Bien placé et tranquille, cet hôtel pourrait être qualifié de bourgeois balzacien : bonhomme et agréable. La façade en briques, les entourages de fenêtres en pierre, le jardin soigné avec petits arbres taillés en bonzaïs, donnent une allure élégante à cette demeure de la fin 19ème siècle.
L'apéritif servi en extérieur par une température fraîche créa une bonne ambiance lors du dîner. En fin de repas, l'atmosphère fut détendue par le calvados offert aux amateurs par Jean-Charles et nous fit bien dormir.
Surtout qu'un petit cadeau nous attendait posé sur notre lit : une flasque à whisky également offerte par Jean-Charles qui « sponsorisa » généreusement cette sortie. La mienne a déjà trouvé sa place dans la boîte à gants de ma Bentley.
Après un petit-déjeuner, tranquille, la brochette de voitures s'ébroua en direction du château de Bizy à Vernon. La météo du dimanche s'annonçant sereine.
A notre arrivée, les participants du dimanche, plus nombreux pour la seconde partie de la sortie, nous attendaient garés en rang d'oignon dans la cour. Devant le parterre de fontaines et niveaux boisés du parc, plus de 20 voitures déployaient le quasi catalogue de la gamme Rolls-Royce et Bentley des 70 dernières années.
Une Silver Cloud III, une Bentley S3, 4 Corniche cabriolet, 3 Bentley Continental R,
4 Bentley Continental GT, une Silver Spirit, une Mulsanne Eight, une Bentley Turbo RL... Mention spéciale à la 25/30 H/P de 1934 de notre ami Jean-Eric Raoul, venu de Fontainebleau. Ainsi que l'intrigante Bentley Flying Spur quatre portes convertible venue de Belgique.
Assez étonnamment, on remarque qu'il n'y eut qu'une Silver Shadow. La grise métal 1972 de Benoît Dujardin, entretenue à la perfection et sa grande cousine rallongée, la Silver Wraith II de Jean Caillau qui doit être celle qui roule le plus en Europe : 40 000 km par an m'a -t-il annoncé au fromage : « Comme cela, elle n'est jamais en panne » !
La visite du château royal qui connût bien des vicissitudes, illustre le passage des époques, guerres et occupations dont furent témoins quasiment tous les châteaux de France.
Un ciel digne des peintres impressionnistes, entre gris et acier, orageux ; les prairies vert émeraude, la Seine bleue grise, nous ont conduit par une jolie route via Giverny, en direction du parc du Vexin, à la rencontre d'un joyau caché.
Au bout de notre route, un portail immense s'ouvrit sur une cour en épais graviers, nous permettant de découvrir le château d'Ambleville, demeure privée rarement ouverte au public.
Accueillis par les sympathiques propriétaires, le groupe visita ce château Renaissance qui abrite une belle collection de cabinets et d'émaux de Limoges. Le goût des propriétaires les portant à une décoration oscillant entre le 16ème et le 17ème siècle.
Mais le véritable joyau se révéla être le parc, avec ses terrasses, ses bassins et ses vues sur les collines à travers les arches de verdure : un paysage intact depuis 500 ans comme dans de nombreuses parties de cette région bien protégée par l'appellation Parc Naturel Régional du Vexin Français. L'une des réserves de verdure parmi les plus proches de Paris.
Toutefois, regagnant nos véhicules, plusieurs membres ont pu mesurer le sacerdoce que représente l'entretien d'un tel parc et de son château. Chacun méditant entre le choix d'entretenir une Rolls-Royce ou un château.
Dans la légèreté d'une sortie réussie, les participants se quittèrent par les charmantes routes du Vexin. N'ayant qu'une envie : recommencer !
Pierre d'Allest